Réalisation : Lloyd Kaufman et James Gunn (1996)
Scénario : James Gunn et Lloyd Kaufman, d’après la pièce de William
Shakespeare
Avec : Jane Jensen, Will Keenan, Valentine Milie, Maximillian Shaun…
Dans les rues de New York, c'est l'anarchie. Les Que et les Capulet sont
en guerre. C'est alors que le jeune Tromeo Que et Juliet Capulet se
rencontrent. Bien évidemment c'est le coup de foudre, et les problèmes
se succèderont…
La Troma aime ironiser sur les sujets tabous. Une façon pour la firme de
critiquer les conceptions hollywoodiennes du cinéma, trop proprettes et
trop coincées. Pour un critique sérieux, les films Troma seraient
objectivement nuls. Mais pas pour le public visé, conscient de la
dimension satirique de la plus bizarre des boîtes de production privées.
Avec Troméo et Juliet, la Troma livre un de ses plus beaux
représentants, en s’en prenant à une œuvre aussi sérieuse et reconnue
que le Roméo et Juliette de Shakespeare, en y insérant des thèmes
aussi peu abordés et aussi provocateurs que la pédophilie ( le prêtre
pédophile, les flics incompétents) ou la consanguinité (SPOILER. Quand
l’on apprend que Troméo et Juliet sont en fait frère et soeur, et
qu'après 5 secondes d'hésitation, ils n'en ont rien à foutre, et partent
ensemble heureux, font plein d'enfants difformes… FIN SPOILERS).
Le gore y est fun, non sur dosé, bien ce qu'il faut, non malsain, et
avec évidemment un aspect comique évident. Le film, remplis de gags
sanguinolents et grand-guignolesques de mauvais goûts, pourrait presque
apparaître comme un film à sketch : un des Capulet se fait couper les
doigts, le sous gérant qui lui dit de nettoyer pour qu'il ne se fasse
pas virer, ce même Capulet qui se fait prendre la tête par une vitre de
voiture et qui crève tandis que son cerveau pendouille lamentablement,
la métamorphose de Juliet en grosse vache bien trash, la mort d'un ami à
Troméo qui se prend une canne avec un embout (représentant Hitler) dans
la gueule, et qui demande à Troméo comme dernière faveur de l'embrasser,
etc.... Sans oublier une touche de sexe, lorsque Troméo se branle,
devant un site pseudo porno, où il où se trouve juste une femme en train
de montrer ses seins et qui lui dis "je t'aime", (le fameux "l love you,
i love you too » (ma melvie )…
Tromeo et Juliet est assurément mon Troma préféré, un film
romantique avant tout, bien trashie, qui vous arrache une tite larme de
bonheur à la fin…
6/6